Look : Sans Titre.

mercredi 18 novembre 2015



J’ai été très silencieuse ces derniers jours. Je me suis terrée derrière mon ordinateur à faire défiler sans cesse ma timeline twitter. J’ai passé mon temps à partager les dernières informations importantes, les centaines d’avis de recherches, les phrases plus ou moins réfléchies et intelligentes de certains. Je ne vis pas à Paris. Je ne fais pas partie de ceux qui ont perdu un proche, mais comme la majorité des personnes, je me sens bouleversée.
 
Je me suis sentie mortifiée tout le week-end. Incapable de décrocher des différents réseaux sociaux, mon fil d'actualité se rafraichissait toutes les secondes, partageant des milliers de tweets de gens désespérés. Des milliers de "maux".



J’ai dû aller travailler samedi, toute la journée. Faire face à ces gens qui venaient faire les magasins sans aucuns soucis. J’ai envie d’écrire sans aucun scrupule, mais ce ne serait pas juste de ma part. Je ne suis personne pour juger. Je sais que la vie ne doit pas s’arrêter, je sais que chacun doit continuer à avancer. Mais appuyer sur pause, une toute petite journée, prendre réellement le temps de réaliser ce qui venait de se passer,  pour tout le monde, aurait été une bonne chose. J’ai passé ce samedi à sourire. Parler de futilités. Me prendre la tête sur des choses sans intérêt. Je n’avais pas le choix. Je devais aller travailler. Et heureusement finalement. Après cette journée je n'ai pas été présente sur les réseaux sociaux et j'ai préféré les éviter. M'en éloigner.


J’aimerai être dans une pensée positive, mais je sais que cette chose qui est arrivée va se reproduire à nouveau. Ailleurs. Plusieurs fois. Et qu’on n’y est pas préparés.  Je ne suis pas terrorisée, j’ai surtout peur de l’avenir qu’on a à offrir. Je vais avoir trente ans et j'aimerai avoir des enfants. Mais est-ce que je suis prête à les élever dans un monde comme celui dans lequel on vit ?


Je sais qu’aujourd’hui n’importe quoi peut arriver. Nous ne sommes à l’abri de rien, et sincèrement, ça aurait pu être nous, mes proches et moi,  dans ces endroits touchés. Parce qu’on est de cette génération. Ceux qui aiment faire la fête tout le temps. Boire, manger, fumer, danser toute la nuit sur de la musique effrénée, avoir les cheveux roses, bleus, violets. Ecouter de la techno, être dehors jusqu'à pas d'heure. Je ne changerais pas mes habitudes parce qu’on essaie de nous faire peur. De nous faire changer. Je refuse de rester cloîtrée chez moi. Évidemment que j’ai cette boule au ventre. Évidemment, que maintenant, à chaque fois que mon copain sortira le soir travailler, dans un de ces lieux de festivité,  j’aurai du mal à respirer. Mais je refuse de rester là en attendant que ça passe, puisque ce ne sera pas le cas. L’être humain est aussi bon que ce qu’il peut être mauvais. 

 
 Tee-shirt: Rad - Pantalon: Zara 
Perfecto: Zara 
Sac à dos: Eram
 


J’ai réfléchi toute la nuit à ce que j’allais vous écrire, et puis les mots ce sont enfuis. Je partage avec vous ces photos sur lesquelles j’ai toujours le sourire. Elles datent du début de la semaine dernière. J’ai attendu que la période de deuil national passe pour poster ça ici. Je sais, ça ne changera rien, et ça peut même paraître stupide, mais c’est ma manière à moi, de montrer que je ne me moque pas de tout ça. J’aimerai dire que tout va bien, j’aimerai tellement le penser. Mais je me dis surtout qu’aujourd’hui nous n’avons pas le choix. Pour ces gens qui ont été exécutés, nous ne pouvons pas rester la tête baissée.

J’espère, très sincèrement que vous allez bien, ou du moins du mieux que vous le pouvez.Je vous envoie mon plus beau sourire, et toutes mes pensées. <3


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4 commentaires :

  1. La couleur de tes cheveux (j'adore), Thylacine et tes jolis mots m'ont donné un peu le sourire :)

    Bises

    Marine

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  2. Ton texte est très touchant et tellement vrai!
    J'avoue que même si oui, il faut continuer à avancer... j'ai une espèce de boule au ventre qui m'empêche actuellement de vivre normalement. Par exemple, je devais me rendre ce dimanche à Paris pour assister au Festival du Dress Code et à la dernière minute, j'y ai renoncé! Je me dis qu'un nouveau drame peut arriver et que ça pourrait être toi, moi ou n'importe qui d'autres sur la liste des victimes!

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  3. Ce sourire ! Ton texte est touchant, j'ai pu m'échapper et pourtant je n'étais pas sur les lieux, j'imagine ton impuissance et ton sentiment d'injustice. Courage, c'est derrière nous.

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  4. Tes mots sont vraiment touchantes, ton look est sublime comme d'habitude, et ton belle sourire signe de ton positivité. Bravo ma belle

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